Kintsugi ou l'art de réparer ses blessures !

Décembre 2024, un jour d'orage et de grand vent, ce magnifique vase bleu cobalt de Fès hérité de mon papa ( souvenir d'un séjour en 1965 ! ? ), posé sur la table de ma terrasse, s'est fracassé !

Je crois avoir poussé un gémissement de tristesse. Une cassure nette en deux morceaux d'une céramique n'est pas grave mais quand une multitude de pièces et de miettes jonchent le sol, cela semble plus difficile à réparer ... proprement !

J'ai ramassé consciencieusement toutes les particules élémentaires du vase pour les mettre dans un plateau. J'ai observé ce vase brisé très longtemps comme si l'action réparatrice me semblait impossible ou trop difficile.

J'ai attendu le bon moment pour me lancer dans cette épreuve. Comme un puzzle j'ai étudié chaque pièce pour en connaître la place et peu à peu à l'aide d'une colle forte, j'ai rassemblé des parties entières pour ensuite les fixer sur l'ensemble.

Mais ce qui est cassé reste cassé !

En recollant, je me suis vite aperçue que certaines pièces ne s'emboîtaient pas parfaitement, il restait une fissure, un trou qu'il faudrait par la suite combler.

C'est tout l'art du Kintsugi ; reconnaître la brisure comme faisant partie désormais de l'objet et au lieu de la dissimuler, la mettre en valeur à l'aide d'une laque saupoudré d'or.

J'ai acheté un tube de "cerne pour porcelaine" couleur or et quand mon vase a été réparé, j'ai comblé les blessures !

Sur ce dernier travail, je ne suis pas sûre d'avoir été très habile, ni très contente du résultat mais le vase est de nouveau débout et je l'ai mis à l'intérieur ! pour le protéger d'éventuels bourrasque de vent.

Ce qui semblait triste, perdu et prêt à jeter,

par ma seule volonté de ne pas perdre un souvenir,

j'ai affronté cette difficulté

et par la même, reconstruit ce lien.

Ce vase bleu plein de cicatrices dorées

est bien la preuve que rien n'est impossible !

Il a désormais une double valeur affective.

Avant ... Après !